Un groupe d'associations américaines a appelé mardi à la reprise des pourparlers de paix sur le Darfour (ouest du Soudan), toujours dans l'impasse après le référendum qui a entériné la sécession du Sud-Soudan.

«Le Darfour doit devenir un sujet d'attention internationale (...) d'une importance égale à la diplomatie de l'après-référendum Nord-Sud», affirme la «feuille de route pour la paix» de la campagne Sudan Now, menée par plusieurs ONG américaines, parmi lesquelles Save Darfur.

Rappelant que la violence au Darfour «a connu une poussée ces dernières semaines», cette feuille de route appelle à l'organisation, ailleurs qu'au Soudan, de négociations de haut niveau entre le gouvernement de Khartoum et les groupes rebelles du Darfour.

«Organiser les négociations dans le pays menacerait la neutralité, provoquerait la méfiance de l'opinion publique envers le processus, et présenterait d'importants problèmes de logistique et d'accès pour certains participants importants» aux discussions, souligne Sudan Now.

La campagne appelle la communauté internationale à faire en sorte que la voix des habitants du Darfour, qu'ils vivent encore dans la région ou en-dehors du Soudan, soit entendue.

Elle insiste sur la nécessité pour l'administration Obama de «continuer à mettre l'accent sur la population du Darfour et de presser le gouvernement soudanais pour qu'il rétablisse l'accès des humanitaires» dans la région.

L'administration américaine doit aussi donner à la Minuad, la force de maintien de la paix ONU/Union africaine au Darfour, «le soutien dont elle a besoin pour remplir sa mission».

Selon les Nations unies, au moins 300 000 personnes sont mortes au Darfour depuis le soulèvement de la région contre Khartoum en 2003. Le gouvernement soudanais avance le chiffre de 10 000 morts.

Certains diplomates et des ONG affirment que le gouvernement de Khartoum a profité du référendum historique sur le Sud-Soudan pour lancer de nouvelles attaques au Darfour.