Un soldat somalien a tué au moins 17 civils et en a blessé plus de 50, après avoir ouvert le feu, apparemment accidentellement, avec un canon anti-aérien dans la foule à Mogadiscio, a-t-on appris de source médicale et auprès de témoins.        

L'incident s'est produit dans le quartier de l'hôpital de Banadir, dans le sud de la capitale, où un différend entre forces de sécurité somaliennes venait de dégénérer en combats ayant causé la mort d'un soldat quelques minutes plus tôt.

«Il y a eu un désastre aujourd'hui à Mogadiscio. Nous avons reçu 55 blessés et 12 cadavres.

Cinq blessés ont depuis succombé à leurs blessures dans l'hôpital. Le bilan s'élève à présent à 17 morts», a déclaré à la presse le directeur de l'hôpital Medina, le plus grand de la ville, Mohamed Yussuf.

Des témoins ont affirmé à l'AFP avoir vu, en plus des victimes amenées à l'hôpital, des familles récupérer le cadavre de leur proche sur les lieux du drame, suggérant un bilan peut-être encore plus lourd.

«Beaucoup de victimes ont été amenées rapidement à l'hôpital mais j'ai vu environ quatre cadavres, dont ceux de deux femmes, être emportés par leurs proches pour pouvoir les enterrer. Je n'ai jamais vu une telle tragédie», a décrit à l'AFP un témoin, Abdirahman Muktar Hussein.

Plusieurs témoins ont rapporté à l'AFP avoir vu le soldat juché à l'arrière d'un camion faire feu accidentellement sur la foule avec un canon anti-aérien de ZU-23 de fabrication soviétique.

«Je pense que le soldat a d'abord ouvert le feu accidentellement puis n'a pas réussi à contrôler la gâchette. Je l'ai vu paniquer puis s'enfuir», a expliqué à l'AFP Gure Ahmed, l'un de ces témoins.

«Nous sommes toujours en train d'enquêter sur ce qui s'est passé et nous ne pouvons pas dire s'il a tiré par accident ou s'il a délibérément tué les civils. Nous avons arrêté le chauffeur (du camion) mais le soldat s'est enfui et nous sommes à sa recherche», a pour sa part commenté un responsable sécuritaire gouvernemental, Mohamed Ali.

Le ministre de la Défense et d'autres responsables se sont succédé lundi après-midi à l'hôpital.

«De la part du gouvernement somalien, du président, de son Premier ministre et du président du Parlement, nous sommes sincèrement désolés de ce pénible événement dans lequel de nombreux civils innocents ont perdu la vie», a déclaré le ministre de la Défense Abdihakin Mohamed Fiqi.

«Nous promettons de traduire en justice les responsable de cette tuerie», a-t-il ajouté.