L'armée nigériane a libéré mercredi 19 otages nigérians et étrangers, parmi lesquels un Canadien, au cours d'une opération dans le delta du Niger, principale région productrice de pétrole du Nigeria, ont annoncé deux sources des forces de sécurité.

«Nous avons des informations confirmées selon lesquelles, tous les 19 otages ont bien été libérés», a indiqué l'une de ces sources.

Une autre source des forces de sécurité a également indiqué que les otages avaient été libérés. Deux Français, deux Américains, deux Indonésiens, un Canadien et des Nigérians figurent parmi eux, selon ces sources.

Le Canadien Bob Croke, un habitant de la région de Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, avait été pris en otage le 8 novembre dernier lors de l'attaque contre la plate-forme pétrolière d'Okoro, qui est opérée par l'entreprise londonienne Afren PLC.

Le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a confirmé que M. Croke était désormais en sûreté, et a remercié tous ceux qui avaient oeuvré à la résolution pacifique de cet incident.

Les autorités françaises ont été les premières à saluer la libération de ses ressortissants. «Michèle Alliot-Marie (la ministre des Affaires étrangères) se réjouit de la libération des deux Français qui avaient été pris en otages, avec cinq autres personnes, sur une plate-forme pétrolière au Nigeria dans la nuit du 7 au 8 novembre», indique un communiqué émanant du Quai d'Orsay.

«Ses premières pensées vont à nos compatriotes et à ceux qui avec eux viennent de traverser cette dure épreuve. Elle s'associe pleinement au bonheur et au soulagement de leurs familles et de leurs proches», précise le communiqué.

La ministre «souhaite remercier chaleureusement tous ceux qui ont contribué à cette libération, en particulier les autorités nigérianes. Cet heureux dénouement ne nous fait pas oublier le sort des autres Français toujours retenus en otages et pour la libération desquels le gouvernement est plus que jamais mobilisé», assure Michèle Alliot-Marie, qui ne donne pas d'indications sur les conditions dans lesquelles les deux Français ont été libérés.

Il y a une semaine, la France avait déjà annoncé la libération de trois Français, salariés de la société Bourbon, qui avaient été enlevés dans la nuit du 21 au 22 septembre lors d'une attaque sur un champ pétrolier exploité par la société Addax au large du Nigeria.

Selon le site lepoint.fr, la société Bourbon aurait payé une rançon de 150 000 dollars aux ravisseurs de ces trois employés. Interrogée par l'AFP, la société avait refusé de commenter cette information.

Le delta du Niger est le théâtre d'opération de nombreux gangs criminels et groupes de militants armés affirmant lutter au nom d'une plus juste répartition de la manne pétrolière. Sabotages d'oléoducs, attaques de navires et enlèvements d'employés du secteur pétrolier, expatriés ou locaux, y sont fréquents.

Les ravisseurs libèrent généralement les otages au bout de quelques jours ou semaines, souvent contre une rançon.

Les autres Français toujours retenus en otages dans le monde sont un agent des services du renseignement français, Denis Allex, détenu en Somalie depuis le 14 juillet 2009, deux journalistes de la chaîne de télévision France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, enlevés en Afghanistan le 30 décembre 2009, et cinq personnes, pour l'essentiel travaillant pour les groupes français Areva et Satom, enlevés au Niger par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) depuis le 16 septembre.

Le président Nicolas Sarkozy s'est dit mardi soir «spécialement inquiet» au sujet de ces derniers otages, enlevés avec un Togolais et un Malgache, et qui sont détenus aujourd'hui dans le nord-est du Mali, selon des sources françaises et maliennes.

-Avec La Presse canadienne