La Sud-Africaine Sonnet Ehlers travaillait dans une clinique médicale lorsqu'elle a eu l'idée de concevoir un condom anti-viol. Une femme, une autre, venait de se faire agresser. Les yeux pleins de larmes, elle lui avait confié: «Si seulement j'avais des dents, en bas.»

Quelques années plus tard, Mme Ehlers lançait le Rape-Axe, une sorte de condom féminin muni de fines lames tranchantes qui s'agrippent à la peau du pénis, causant une intense douleur à l'agresseur et permettant à la victime de s'échapper.

Selon le site internet de Mme Ehlers, le condom «se verrouille» autour du pénis du violeur, qui aura besoin d'assistance médicale pour le retirer. «Il ne pourra s'échapper puisque le personnel médical alertera les autorités.»

Ça, du moins, c'est la théorie. Mais la ceinture de chasteté moderne de Mme Ehlers - qui a promis de distribuer gratuitement 30 000 condoms anti-viol pour la Coupe du monde - a déjà ses détracteurs. À commencer par ceux qui craignent que le sang versé par l'agresseur ne contamine sa victime, dans un pays où un adulte sur cinq est porteur du VIH.

On craint aussi la réaction furieuse du violeur lorsqu'il aura le pénis lacéré. Mme Ehlers assure que le choc et la douleur seront tels que la victime aura le temps de s'enfuir. Mais s'il n'y avait pas un, mais plusieurs agresseurs attendant leur tour?

Ce n'est pas rare en Afrique du Sud. Une récente recherche de l'organisme ActionAid a fait état des nombreux «viols correctifs», au cours desquels des groupes d'hommes agressent des lesbiennes afin de les «guérir».