Le premier ministre kényan Raila Odinga a demandé lundi à l'ancien secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, déjà médiateur lors des violences post-électorales de 2008, d'intervenir dans un différend qui l'oppose au président kényan Mwai Kibaki.

M. Kibaki a jugé inconstitutionnelle une décision prise dimanche par M. Odinga, visant à suspendre pendant trois mois les ministres de l'Agriculture et de l'Education mis en cause dans des affaires de corruption.

M. Odinga «a demandé l'intervention immédiate de l'Union Africaine, en particulier celle du panel d'éminentes personnalités africaines présidé par M. Kofi Annan, pour convoquer une réunion destinée à discuter de la crise actuelle en vue de sa résolution», selon un communiqué rendu public lundi.

Se référant à l'«Accord national» de partage de pouvoir conclu début 2008 au Kenya, M. Odinga affirme que «légalement et constitutionnellement, ni le président ni le premier ministre ne dispose d'une supériorité» l'un par rapport à l'autre.

«En annonçant la suspension des deux ministres, le premier ministre a agi en stricte conformité avec la loi», affirme encore M. Odinga dans ce communiqué.

MM. Kibaki et Odinga ont accepté en février 2008, sous pression de la communauté internationale, un accord de partage de pouvoir pour mettre un terme aux violences qui avaient provoqué environ 1.500 morts et le déplacement de 300 000 personnes, après la réélection contestée du premier à la présidentielle de décembre 2007.