La ville de Jos, située au centre du Nigeria et marquée par des affrontements ce week-end entre chrétiens et musulmans, a été placée mardi sous couvre-feu permanent en raison de la reprise de violences.

Le couvre-feu nocturne, imposé dès dimanche soir, est désormais «imposé 24 heures sur 24 pour Jos et la localité voisine de Bukuru à cause de la reprise de violences dans plusieurs secteurs», a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement de l'État du Plateau, Gregory Yenlong. Des habitants joints par téléphone ont indiqué mardi entendre des coups de feu et constater des incendies.

«D'où je suis, je peux entendre des coups de feu et voir des colonnes de fumée au dessus de certains quartiers de la ville. On dirait que toute la partie nord de Jos est en flammes», a déclaré à l'AFP Ibrahim Mudi, un résident du faubourg de Sabon Fegi.

«Il est demandé à tous les habitants de rester chez eux pendant que les forces de sécurité agissent pour rétablir l'ordre», a ajouté M. Yenlong.

L'annonce du couvre-feu est répété en boucle à la radio.

Selon un bilan communiqué lundi par le principal imam de la ville, au moins 26 personnes ont été tuées et plus de 300 blessées dans des affrontements entre chrétiens et musulmans provoqués par la construction d'une mosquée dans le quartier majoritairement chrétien de Nassarawa Gwom.

Quelque 3 000 habitants ont été déplacés en raison des violences durant lesquelles des maisons ont été brûlées, a précisé lundi à l'AFP la Croix Rouge locale, qui n'a pu confirmer le bilan des morts et a fait état de plus de 100 blessés graves.

Ville d'environ 500 000 habitants, Jos est située au sud-est de la capitale fédérale Abuja.

Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec 150 millions d'habitants, connaît de fréquentes violences entre musulmans du nord et chrétiens du sud, notamment dans les États du centre et du nord où les communautés religieuses ont du mal à cohabiter.

En novembre 2008, des centaines de personnes avaient été tuées en deux jours à Jos au cours d'affrontements religieux.