Le dernier otage détenu par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le Suisse Werner Greiner, a été libéré dimanche au Mali, où les affrontements entre militaires maliens et Aqmi s'intensifient.

«Le président du Mali a obtenu la libération» du ressortissant helvétique, a déclaré dimanche un responsable du Département fédéral des affaires étrangères suisse, Markus Boerlin, cité par l'agence de presse suisse ATS.

«La Suisse n'a pas négocié avec les ravisseurs ni versé de rançon», a-t-il précisé, affirmant ne pas en savoir davantage.

«L'otage suisse a été libéré, il est très fatigué et il va rejoindre bientôt sa famille en passant d'abord par Bamako», avait-on déclaré à l'AFP dimanche matin de source proche des autorités locales dans le nord du Mali.

Werner Greiner, enlevé le 22 janvier au Niger, a été libéré dimanche dans le nord désertique du Mali et «récupéré» par les autorités dans la région de Gao.

Il devait arriver dimanche soir à Bamako, où il passera des «examens médicaux et recevra des soins. Dès que son état de santé le permettra, il sera rapatrié en Suisse auprès de sa famille», a expliqué Markus Boerlin.

Sa santé est «assez bonne» au vu des circonstances, selon ce responsable, mais «c'est évident qu'il est épuisé».

Werner Greiner est le dernier otage occidental à être libéré parmi six enlevés par l'Aqmi entre décembre et janvier au Mali et au Niger.

Le 3 juin, Aqmi avait annoncé sur un site internet avoir tué pour la première fois un otage occidental, le touriste britannique Edwin Dyer, qu'elle avait capturé le 22 janvier avec un groupe de trois autres touristes européens au Niger, à la frontière avec le Mali.

Deux d'entre eux, l'Allemande Marianne Petzold et la Suissesse Gabriella Burco, épouse de M. Greiner, avaient été libérés le 22 avril dans le nord du Mali en même temps que deux diplomates canadiens enlevés en décembre.

Sur la route de Bamako dimanche, M. Greiner est passé par la ville de Mopti (nord). Revêtu d'une chemise de couleur marron, il avait pris place dans un convoi de véhicules et semblait difficilement supporter le voyage, selon un journaliste de l'AFP.

A Mopti, il a hoché la tête et levé légèrement la main probablement en signe de réponse aux salutations de quelques personnes, derrière les vitres fermées du véhicule qui le transportait, sous la protection d'éléments des forces de sécurité malienne en civil.

Une cérémonie officielle de remise de l'otage suisse était prévue lundi à la présidence de la République du Mali, selon une source officielle.

La libération de M. Greiner intervient dans un contexte de recrudescence de la violence islamiste dans le nord du Mali.

Selon l'armée malienne, des «dizaines» de personnes sont mortes le 4 juillet dans la région de Tombouctou (nord-ouest) dans les affrontements les plus meurtriers signalés jusqu'ici entre Aqmi et l'armée malienne.

Aqmi a affirmé avoir tué 28 soldats et capturé trois militaires lors d'une «embuscade» contre un «convoi de l'armée», ne reconnaissant qu'un mort dans ses rangs.

Le 17 juin, l'armée malienne avait annoncé avoir tué 26 «combattants islamistes» en attaquant, pour la première fois, une base de la branche maghrébine d'Al-Qaïda sur son sol, dans l'extrême nord du pays. Ce bilan n'avait toutefois pas été confirmé de source indépendante.