Au moins 21 personnes, dont 18 civils, ont été tuées dimanche dans le nord de Mogadiscio dans des combats entre forces gouvernementales et insurgés, le président somalien revendiquant une «victoire» décisive de ses troupes.

Ces nouveaux combats ont éclaté dimanche matin à la suite d'une offensive des forces gouvernementales dans le quartier à Abdiasis, dans le nord de la capitale somalienne, avant de s'étendre aux quartiers voisins.

«Les ambulances ont transporté 75 civils blessés et 14 cadavres, des civils tués pour certains par des tirs de mortier et d'artillerie et pour d'autres par des balles perdues», a déclaré dimanche soir à l'AFP le chef du service des ambulanciers de Mogadiscio, Ali Muse.

«Des tirs soutenus d'artillerie et des tirs croisés ont laissé environ 14 civils morts dans des quartiers nord de Mogadiscio où les combats se sont déplacés», a rapporté à l'AFP un commandant des forces gouvernementales, le colonel Mohamed Farah.

Plus tôt dimanche, des témoins, des sources hospitalières et un policier avaient fait état de sept personnes tuées, deux soldats gouvernementaux, un combattant non identifié et quatre civils.

«Nous avançons sur leurs dernières positions dans le nord de Mogadiscio et plusieurs corps de leurs combattants gisent dans les rues ce (dimanche) matin», expliquait à l'AFP un responsable policier, Abdullahi Duale.

Au cours d'une conférence de presse, le président Sharif Cheikh Ahmed, élu en janvier à la tête de ce pays en guerre civile depuis 1991, a revendiqué la victoire de ses troupes et leur prise de contrôle de la «majeure partie» de Mogadiscio.

«Vous pouvez constater que les forces armées du gouvernement contrôlent la plupart des zones disputées dans la capitale aujourd'hui. Il s'agit réellement d'une victoire claire que nous avons remportée sur les rebelles», a-t-il déclaré.

Le président somalien a démenti l'entrée en action de chars d'assaut de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom) rapportée dans la matinée par des habitants d'Abdiasis.

«Nous n'avons aucune information indiquant que les soldats de maintien de la paix de l'Union africaine ont pris part à la bataille. C'est le seul gouvernement somalien qui a pris la responsabilité de sévir» contre les insurgés, a-t-il ajouté.

«Les chars tiraient des obus vers les rebelles à proximité du +Global hotel+ et ils avançaient vers les bastions islamistes» radicaux, avait décrit à l'AFP un habitant du quartier, Mohamed Hashi Gurey.

Samedi, des affrontements similaires avaient fait 10 morts dans le nord de Mogadiscio.

Les islamistes extrémistes des shebab et la milice Hezb al-Islamiya ont lancé depuis le 7 mai une violente offensive contre le gouvernement du président Ahmed.

Les forces gouvernementales sont passées à la contre-offensive le 22 mai.

Depuis début mai, le président n'a quasiment pas quitté la présidence, régulièrement visée par des tirs de mortiers.

De fait, les batailles pour le «contrôle» des districts se concentrent le plus souvent sur des points stratégiques tels que le commissariat de la zone sans qu'aucun des deux camps ne puisse véritablement clamer son emprise sur le quartier tout entier.

Plus de 200 000 habitants de Mogadiscio ont fui les combats ces deux derniers mois, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).