Le premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai, qui a achevé une vaste tournée à l'étranger pour redorer l'image de son pays dans le monde, a assuré que les réformes réclamées par les Occidentaux pour débloquer une aide financière conséquente s'étaient accélérées.

«Les réformes ne sont pas arrêtées, elles s'accélèrent», a déclaré le premier ministre lors d'une conférence de presse à Johannesburg, au lendemain d'une tournée de trois semaines en Europe et aux États-Unis.

«Nous sommes en train de prendre des mesures pour réformer la situation économique et politique du pays», a-t-il poursuivi, citant notamment la révision de la Constitution, la réforme de la Banque centrale et la réforme agraire.

«Je suis heureux du rythme (de la mise en place de ces réformes). Nous devons prendre en considération les réalités locales, les sensibilités. Nous devons gouverner avec beaucoup de problèmes», a expliqué M. Tsvangirai de passage en Afrique du Sud avant de rentrer lundi au Zimbabwe.

«Il y a des progrès», a-t-il souligné, même dans le domaine des droits de l'Homme.

M. Tsvangirai a évoqué la libération sous caution des partisans de son parti et des militants des droits de l'Homme qui avaient été arrêtés pour complot contre le chef de l'État, au pouvoir depuis 1980.

Dans un entretien samedi à la télévision SABC, plus de quatre mois après la formation d'un gouvernement d'union nationale, le premier ministre a assuré que «le président Mugabe faisait partie de la solution».

«Nous sommes dans un processus de transition et cette transition fonctionne», a assuré M. Tsvangirai. «Ceux qui m'acceptent doivent accepter Robert Mugabe (...). S'il y a un problème, nous allons échouer ensemble», a déclaré l'ancien opposant.

Interrogé par l'AFP sur les propos tenus par le chef de l'État envers les Occidentaux «impérialistes», il a cependant estimé «ne pas avoir à défendre le passé de Mugabe et sa position envers l'Occident ou tout autre pays».

Le président Mugabe avait une nouvelle fois critiqué les pays occidentaux qui refusent de lever les sanctions contre lui et ses proches et rechignent à financer la reconstruction du pays avant l'adoption de réformes profondes.

Durant sa tournée internationale, le premier ministre a obtenu un dégel des relations de son pays avec les Occidentaux, sans toutefois récolter beaucoup d'aide financière pour la reconstruction du Zimbabwe.