Le président somalien Cheikh Sharif Ahmed a affirmé jeudi que la contre-offensive gouvernementale en cours contre les insurgés islamistes irait à son terme à Mogadiscio et a reçu le soutien d'un influent mouvement musulman soufi, Ahlu Sunna wal Jamaa.

«Il est de notre responsabilité en tant que gouvernement de remplir nos obligations. Nous n'allons pas rester les bras croisés et nous défendrons notre souveraineté», a déclaré le président somalien élu en janvier à la presse.

«Nous nous battrons à mort jusqu'à ce que la paix soit rétablie», a ajouté Cheikh Sharif Ahmed.

Par ailleurs, le mouvement Ahlu Sunna wal Jamaa a promis de prendre les armes contre les insurgés.

«À partir de maintenant, nous sommes prêts à nous tenir aux côtés du gouvernement et à le défendre. Nous combattrons les rebelles», a ainsi déclaré Cheikh Ali Dhere, son plus haut dignitaire religieux.

Ahlu Sunna wal Jamaa ne s'engage traditionnellement pas dans des affrontements armés. Le groupe s'était toutefois opposé militairement fin janvier dans l'ouest du pays aux insurgés islamistes radicaux des shebab, dont l'idéologie est plus proche de la branche rigoriste wahhabite.

Par ailleurs, des combats à l'arme lourde ont éclaté jeudi après-midi à Mogadiscio pour la quatrième journée consécutive, faisant au moins neuf blessés.

«Nos forces avancent vers des positions contrôlées par les rebelles dans le district d'Hodon (sud de la ville). Deux de nos hommes ont été blessés jusqu'à présent», a déclaré à l'AFP un responsable sécuritaire du gouvernement Abukar Adan.

Un témoin interrogé par l'AFP a indiqué que les deux camps avaient eu recours à des tirs d'obus de mortier.

«J'ai vu neuf civils blessés près d'Albaraka. Les obus de mortiers ont frappé plusieurs endroits du quartiers», a-t-il décrit.

«Les forces gouvernementales (...) ont lancé une attaque sur les positions des rebelles. Il y a eu d'intenses échanges de mortiers et d'artillerie anti-aérienne», a confirmé un habitant du quartier, Abdulahi Madobe.

Le 7 mai, les insurgés avaient lancé une offensive sans précédent, menée par les islamistes extrémistes des shebab et la milice Hezb al-Islamiya dans la capitale. Depuis le 22 mai, les forces loyales au président Sharif Cheikh Ahmed mènent à leur tour une contre-offensive.