Environ 15.000 partisans du président déchu de Madagascar, Marc Ravalomanana, se sont à nouveau rassemblés lundi à Antananarivo pour réclamer son retour à la tête du pays, a constaté un journaliste de l'AFP.

La manifestation s'est dispersée dans le calme en début d'après-midi, mais un face à face avait lieu en centre-ville entre plusieurs centaines de partisans pro-Ravalomanana et de supporters du président de transition Andry Rajoelina, tenus à distance par des éléments de la gendarmerie, a constaté l'AFP.

Ce rassemblement s'est à nouveau déroulé sur la Place de la démocratie, un jardin public du centre-ville de la capitale baptisé ainsi en janvier par le chef de l'opposition de l'époque, Andry Rajoelina, qui a depuis été porté à la tête d'une Haute autorité de la transition (HAT).

Les organisateurs avaient appelé lundi la foule à ne pas se rendre sur la place du 13-Mai, située à quelques centaines de mètres de là. Samedi, 34 manifestants pro-Ravalomanana avaient été blessés, dont plusieurs par balles, par les forces de l'ordre qui leur en bloquaient l'accès.

Les cadres du mouvement qui se sont relayés à la tribune se sont félicités des déclarations dimanche soir du secrétaire d'Etat français à la Coopération Alain Joyandet, affirmant que la France considérait M. Ravalomanana comme le «président en titre» de la grande île de l'océan Indien.

«Je ne sais pas ce que l'ancien président (Ravalomanana), qui pour nous est toujours le président en titre, va faire, mais nous appelons au dialogue», a déclaré M. Joyandet.

Contraint à la démission le 17 mars, Marc Ravalomanana n'a pas renoncé: des milliers de ses sympathisants ont manifesté en nombre tous les jours dans la capitale depuis le 23 mars.

Il a par ailleurs reçu lundi le soutien de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) qui a jugé «inacceptable» le changement de régime à Madagascar, à l'ouverture d'un sommet dans la capitale du Swaziland, Mbabane.

«Cette prise de pouvoir inconstitutionnelle par un régime de facto à Madagascar viole les principes de base, les protocoles et les traités (du bloc régional) et est inacceptable», selon un communiqué lu par le roi swazi Mswati III, qui préside actuellement l'organe de sécurité de la SADC.

Le 19 mars, la SADC avait déjà refusé de reconnaître les nouvelles autorités de transition malgaches et menacé de les sanctionner.