Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a déclaré mardi avoir «de lourdes preuves contre» le président soudanais Omar el-Béchir, qui pourrait faire l'objet d'un mandat d'arrêt pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide au Darfour.

«Nous avons de lourdes preuves contre Béchir», a déclaré à la presse Luis Moreno-Ocampo, à la veille de la décision de la CPI sur la délivrance ou non d'un mandat d'arrêt contre le président soudanais.

«Nous avons plus de 30 différents témoins qui diront comment il a tout dirigé et contrôlé», a ajouté le magistrat.

Le président soudanais a prévenu mardi que la décision de la CPI d'émettre ou non un mandat d'arrêt à son encontre n'aurait «aucune valeur».

«Elle ne vaudra pas l'encre avec laquelle elle aura été écrite», a-t-il dit lors de l'inauguration d'un barrage à Méroé, à environ 500 km au nord de Khartoum.

Des rassemblements en appui au président soudanais seront organisés mercredi dans des bastions du gouvernement au nord de Khartoum, la capitale.

Le procureur de la CPI a demandé le 14 juillet 2008 aux juges de ce tribunal d'émettre un mandat d'arrêt contre M. Béchir pour génocide, crimes de guerre et contre l'humanité au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie à une guerre civile qui a fait 300.000 morts depuis 2003 selon l'ONU, 10.000 selon Khartoum.

La CPI doit rendre sa décision publique mercredi. Si elle acceptait la requête du procureur, il s'agirait du premier mandat d'arrêt contre un chef d'Etat lancé par la CPI, en fonction depuis 2002.