La police égyptienne a annoncé avoir arrêté trois hommes suspectés d'être impliqués dans l'attentat près du souk du Caire dans lequel a péri dimanche soir une jeune touriste française.

La police égyptienne a annoncé avoir arrêté trois hommes suspectés d'être impliqués dans l'attentat près du souk du Caire dans lequel a péri dimanche soir une jeune touriste française.

   «Trois hommes ont été arrêtés sur place après l'attaque, étant considérés comme des suspects. Une quinzaine sont interrogés en tant que témoins», a indiqué lundi à l'AFP un responsable de la police, sans plus de détails.

   Lundi en début d'après-midi, cet attentat, le premier contre des étrangers au Caire depuis quatre ans, et en Egypte depuis 2006, n'avait toujours pas été revendiqué.

   Le parquet antiterroriste de Paris a ouvert une enquête préliminaire, a indiqué lundi une source judiciaire.

   L'explosion d'une grenade s'est produite vers 18H50 (11 h 50 HNE), la police affirmant qu'il s'agissait d'un engin artisanal déposé sous un banc, et des témoins disant qu'il a été lancé en direction du groupe.

   Une jeune fille de 17 ans est morte, alors qu'une vingtaine de touristes, en grande majorité des jeunes originaires de Levallois, une banlieue nord-ouest de Paris, ont été blessés.

   Si la majorité du groupe, soit 54 personnes ont regagné Paris, trois jeunes restaient hospitalisés. Celui dont l'état était jugé le plus sérieux est hors de danger, a précisé le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner.

   Un avion sanitaire français est arrivé lundi au Caire avec à bord six médecins français qui se sont rendus auprès des blessés à l'hôpital, et doivent les ramener à Paris, selon une source aéroportuaire.

   Onze proches des victimes françaises sont également arrivés dans un autre avion, selon la même source.

   «Nous étions tous regroupés avant d'organiser le quartier libre. Il y eu une très forte détonation. Puis les cris, du sang. On s'est tous mis à courir», raconte Romy Janiw, une jeune accompagnatrice de 28 ans.

   Interrogée par l'AFP, elle a fait état de la possibilité d'un lancement d'une grenade. «C'est ce que certains ont dit, mais je ne peux l'affirmer», a-t-elle dit.

   Reprenant la version officielle, un membre de la commission de sécurité de l'Assemblée égyptienne, Amin Rady a affirmé que l'engin artisanal avait été placé sous un banc de pierre de l'esplanade de la mosquée al-Hussein.

   Le vice-ministre égyptien de la Santé, Nasir Rasmi a précisé à l'AFP que les autres blessés, dont l'état ne nécessite plus de soins, étaient un Allemand de 37 ans ainsi que trois Saoudiens et quatre Egyptiens.

   Khan al-Khalili, dont les venelles bordées d'échoppes sont sillonnées chaque jour par des milliers de touristes, avait été le théâtre d'un attentat en avril 2005. Deux touristes français et un Américain y avaient été tués.

   Cet attentat dans un lieu aussi emblématique du tourisme pourrait affecter lourdement un secteur clef qui pèse pour 11,1% du PNB, et emploie 12,6% de la population active.

   Sur 13 millions de visiteurs l'an dernier, les Russes sont venus les plus nombreux avec 1,8 million, devant 1,2 million d'Allemands ou de Britanniques, 1 million d'Italiens et 600.000 Français.

   Le ministre du Tourisme, Zoheir Garranah, qui a interrompu une visite en Pologne et revenu au Caire, a «condamné avec force» cet attentat, exprimant l'espoir qu'il n'aurait pas de répercussions négatives sur le secteur.

   Il s'agit de la première attaque contre des touristes en Egypte depuis le triple attentat qui avait frappé Dahab (Sinaï), en avril 2006, dans lequel une vingtaine de personnes avaient été tuées.

   Deux autres grandes cités balnéaires du Sinaï, en bordure de la mer Rouge, avaient également été visées en 2004 et 2005: Taba (34 morts) et Charm-el-Cheikh (70 morts).