Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a commencé à distribuer de la nourriture dans des camps proches de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), à 65.000 déplacés par les combats, a constaté mercredi un photographe de l'AFP.

Des milliers de personnes, préalablement enregistrées, attendaient calmement mercredi matin l'appel de leur nom, avant de se voir remettre 60 kg de maïs, du sel et de l'huile de cuisine notamment.

Huit camions chargés de nourriture étaient visibles sur le lieu de distribution, à Kibati, localité située à une dizaine de kilomètres au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.

La plupart de ces déplacés, qui ont fui l'offensive rebelle la semaine dernière, n'avaient reçu ces neuf derniers jours que de l'eau et des biscuits énergétiques.

«La situation humanitaire est dramatique. Dans les camps de Kibati, j'ai vu des personnes plongées dans une profonde détresse, dont un grand nombre de femmes, d'enfants et de personnes âgées», a expliqué Max Hadorn, chef de la délégation du CICR en RDC actuellement dans le Nord-Kivu, cité dans un communiqué du CICR reçu à Kinshasa.

L'aide de 365 tonnes en eau et nourriture, qui a commencé à être distribuée mercredi, doit couvrir durant une dizaine de jours les besoins des déplacés des camps de Kibati.

Parallèlement, le CICR achemine depuis une semaine et quotidiennement environ 60 000 litres d'eau dans la région, distribués aux 20 000 personnes «hébergées dans des lieux sans infrastructures adéquates».

Les volontaires du Comité sur place travaillent également d'arrache-pied pour assainir les camps de Kibati, où ils ont pu installer des latrines.

Une centaine de cas de choléra ont été recensés par Médecins sans frontières (MSF) dans la région de Goma.

La situation humanitaire reste catastrophique dans le Nord-Kivu où plus d'un million de personnes ne vivent plus chez elles, dont 100 000 qui ont été déplacées par les combats de la semaine dernière selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).

Plusieurs milliers d'entre elles dépendent entièrement de l'aide humanitaire.