Le principal groupe armé du sud pétrolier du Nigeria, le Mend, a annoncé dimanche avoir libéré 19 otages nigérians et détenir toujours deux Britanniques et un Ukrainien qui ne peuvent être relâchés «pour raisons de sécurité».

L'ensemble de ces otages font partie d'un groupe que le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger avait affirmé avoir libéré des mains de pirates à la mi-septembre et qu'il détenait depuis. «Vers 10H55 dimanche (...) les otages nigérians libérés des pirates par le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger ont été relâchés», annoncent les militants armés dans un bref communiqué.

Interrogé par l'AFP, le Mend a précisé que les Nigérians relâchés étaient au nombre de 19.

Le Mend, qui affirme lutter pour une meilleure redistribution des revenus pétroliers en faveur des populations locales, précise que la remise en liberté des otages nigérians a eu lieu dans l'État de Rivers. Cet État est situé dans le delta du Niger, région pétrolière d'où le Nigeria tire 90% de ses devises.

«En raison du lieu où sont détenus les expatriés pour leur sécurité, ils ne peuvent être relâchés maintenant pour des raisons de sécurité», ajoute le Mend.

Dans un courriel à l'AFP, le Mend précise que ces expatriés sont «officiellement deux Britanniques et un Ukrainien».

Le Mend a indiqué dans le passé que les otages pris aux pirates étaient au nombre de 27 : 22 Nigérians, 2 Sud-Africains, 2 Britanniques et un Ukrainien. Les deux Sud-Africains avaient été relâchés le 18 septembre.

Depuis son apparition début 2006, le Mend a multiplié les attaques et sabotages d'infrastructures pétrolières ainsi que les enlèvements d'employés du secteur pétrolier.

Ces violences ont fait perdre au Nigeria environ un quart de sa production quotidienne d'or noir. Il y a deux ans, elle tournait autour de 2,6 millions de barils par jour.

Après avoir lancé une «guerre du pétrole» le 14 septembre et revendiqué de nombreuses attaques d'infrastructures pétrolières pendant une semaine, le Mend a annoncé le 21 septembre un «cessez-le-feu».

Au cours de la seule journée de samedi, un Britannique qui avait été enlevé dans le delta le 15 septembre par des hommes armés non identifiés, a été relâché, tandis que six Philippins ont été enlevés par des hommes qui ont attaqué leur navire à quelques milles d'un important terminal pétrolier.