(Washington) Les États-Unis ont expliqué jeudi que la pandémie de COVID-19 avait créé un « environnement idéal » pour que le trafic d’êtres humains se développe à travers le monde, les gouvernements redirigeant leurs ressources vers la crise sanitaire tandis que les trafiquants en profitaient pour cibler les plus vulnérables.

Face aux grandes difficultés économiques nées de la pandémie, des trafiquants ont offert de « fausses promesses » d’emplois pour « recruter les enfants » de familles appauvries, « tandis que d’autres familles exploitaient ou vendaient leurs enfants », indique le rapport annuel du département d’État sur ce fléau.  

Les exemples viennent du monde entier :

En Inde et au Népal, certaines « jeunes filles venant de régions pauvres et rurales […] ont été forcées à se marier pour aider leurs familles ».  

« Aux États-Unis, Royaume-Uni et en Uruguay, des récits montrent que des propriétaires ont forcé leurs locataires (souvent des femmes) à avoir des relations sexuelles avec eux » s’ils ne pouvaient plus payer leur loyer.

« En Haïti, au Niger et au Mali, des gangs opérant dans les camps de déplacés internes ont profité de la baisse de la sécurité et des protections pour forcer les résidents à se soumettre à des actes sexuels payés. »

« La confluence d’un plus grand nombre d’individus en danger à cause de la pandémie, de la capacité des trafiquants à capitaliser sur des crises multiples, et la réorientation des moyens (gouvernementaux) vers la lutte contre la pandémie a crée à bien des égards un environnement idéal pour que le trafic d’êtres humains prospère et évolue », a souligné une haute responsable de la diplomatie américaine.

Au-delà de la pandémie, la Guinée-Bissau et la Malaisie ont rejoint la liste noire américaine recensant 17 pays qui, aux yeux de Washington, ne répondent pas aux critères minimums de lutte contre le trafic d’êtres humains et ne font pas suffisamment d’efforts pour y parvenir.  

Y figurent également : l’Afghanistan l’Algérie, la Birmanie, la Chine, les Comores, la Corée du Nord, Cuba, l’Erythrée, l’Iran, le Nicaragua, la Russie, le Soudan du Sud, la Syrie, le Turkménistan et le Venezuela.

Cette mise à l’index peut entraîner des sanctions ou le retrait d’aides américaines.

La Turquie ne figure pas sur cette liste noire mais a été épinglée pour avoir « recruté et utilisé des enfant soldats en Syrie et en Libye ».  

« C’est la première fois qu’un membre de l’OTAN figure sur la liste » des pays recrutant des enfants soldats, a souligné la haute responsable.