L'ONG de défense des droits de l'homme Amnistie internationale a annoncé lundi le lancement d'« enquêtes externes indépendantes » après le suicide de deux de ses employés en trois mois.

« Nous traitons ces tragédies avec la gravité et la priorité qu'elles méritent, et nous allons organiser des enquêtes externes approfondies et indépendantes », a déclaré le secrétaire général par intérim d'Amnistie internationale, Colm O Cuanachain, dans un communiqué transmis à l'AFP.

Roz McGregor, une Britannique de 28 ans qui effectuait un stage rémunéré au bureau d'Amnistie à Genève, s'est suicidée au début de l'été, quelques semaines après Gaëtan Mootoo, 65 ans, chercheur sur l'Afrique de l'Ouest retrouvé mort le 26 mai dans les locaux parisiens de l'ONG.

En juin, Amnistie internationale avait déjà annoncé la conduite d'une enquête interne après le suicide de Gaëtan Mootoo, chercheur sur l'Afrique de l'Ouest qui travaillait depuis plus de 30 ans pour l'organisation, basée à Londres.

Le lancement de cette enquête faisait suite à une pétition envoyée par des « amis et collègues » de la victime. Selon eux, Gaëtan Mootoo avait laissé une note dans laquelle il expliquait avoir demandé de l'aide « en raison de la lourde charge de travail supplémentaire; aide qui n'était jamais prévue ».

« Les conditions de travail à Amnistie internationale ont été complètement transformées à la suite d'une récente restructuration et cela avait profondément affecté Gaëtan », avaient-ils souligné dans une lettre consultée par l'AFP.

Selon le Times, la famille de Roz McGregor s'est inquiétée du manque de réponse adéquate de la part d'Amnistie alors que la jeune femme avait développé « une anxiété aiguë » durant les cinq mois passés à Genève, entre février et juin.

« Au cours des dernières années, nous avons mis en place des programmes afin de garantir le bien-être de nos équipes », notamment un service de conseil accessible 24 heures sur 24, a indiqué Colm O Cuanachain.