Le New York Times publie aujourd'hui en anglais ce texte de Martine Rousseau et Olivier Houdart, correcteurs du Monde.fr, sur le débat entourant l'utilisation des mot Américain et États-Unien pour désigner le citoyen des États-Unis. On peut y lire les passages suivants : «Voilà une soixantaine d'années naquit discrètement au Québec États-Uniens (...), dont l'usage a d'abord été modeste : il est désormais assez fréquent dans les médias (...) Cependant, l'homme de la rue continue à dire ''Américains''. Une occurence récente d'États-Uniens (...) dans une ''newsletter'' éditée par le site Internet du Monde a provoqué l'ire d'un lecteur, qui y a vu une charge anti-américaine, considérant ce terme comme une sorte de machine de guerre ''altermondialiste'' (ce courant politique étant friand de ce mot.

«En guise de réponse, nous avons édité, le 4 juin, une note sur notre blog Langue sauce piquante, simplement intitulée ''États-Uniens'', qui défendait son usage en termes mesurés : ce mot n'est certes pas très joli, mais il répond à une certaine nécessité. Elle a suscité un grand nombre de commentaires, très contrastés, allant de l'opposition absolue (en raison de son anti-américanisme supposé, de sa ''laideur'', de son inutilité, de son côté ''snob'', ou ''ridicule'', voire ''sarcastique'' et n'ayant de sens ''que pour les intellectuels''), à l'approbation enthousiaste, notamment pour contrer l'appropriation ''impérialiste'' du gentilé (...)»

Partisan de la cohabitation Américain-États-Unien, les auteurs espèrent faire mentir Pierre Bayle, «historien et critique français du XVIIe siècle, grand défenseur de la liberté de penser», qui écrivait : «Notez que la naissance d'un mot est pour l'ordinaire la mort d'un autre.»

(Illustration The New York Times)