Comment l'humoriste Dieudonné est-il passé, presque du jour au lendemain, de la lutte antiraciste à l'instrumentalisation de l'antisémitisme? C'est la question à laquelle tente de répondre l'hebdomadaire The New Yorker dans son numéro courant. Comme la revue ne publie sur son site que ce résumé du reportage réalisé par Tom Reiss, je vous invite à vous en procurer une copie pour mieux comprendre l'évolution d'une star française devenue démagogue.

En attendant, je me contenterai de mentionner cette citation du philosophe Alain Finkielkraut que l'on peut lire dans l'article : «Dieudonné est le porte-parole, le parrain, l'icône d'une nouvelle forme d'antisémitisme. C'est un antisémitisme explicitement anti-raciste, qui invertit l'antisémitisme traditionnel en soutenant que les nazis d'aujourd'hui sont en fait les juifs. L'idiome de l'antisémitisme n'est plus le racisme; c'est l'anti-racisme. Les disciples de Dieudonné disent qu'ils ne haïssent pas les juifs, ils haïssent le racisme juif. Ils disent qu'Israël est comme le nazisme, comme l'apartheid.»