La question est revenue l'autre jour dans la section des commentaires de ce blogue : pourquoi Barack Obama est-il considéré comme un candidat noir alors qu'il est à moitié blanc? La réponse tient en partie au fait qu'il a la peau plus foncée que certains Afro-Américains dont les deux parents sont noirs. Elle tient aussi au fait qu'Obama se définit lui-même comme un Afro-Américain.

Coïncidence : le New York Times publie aujourd'hui à la une un article sur la couleur du sénateur de l'Illinois. Conclusion : si Obama est un candidat noir à la présidence, il n'est pas un candidat noir comme les autres. Entre lui et un Jesse Jackson, par exemple, il y a un écart au niveau de l'expérience (il n'a pas connu la ségrégation raciale), du ton (il est plus conciliant) et du style (il est plus technocrate que preacher). Cela ne veut pas dire qu'il ne connaît rien du racisme ou des préjugés. Je cite ce passage de son dernier livre intitulé The Audacity of Hope :

Si mon éducation personnelle n'est en aucun cas typique de la minorité noire, et si, en grande partie grâce à la chance et au hasard, j'occupe aujourd'hui une position qui me protège de la plupart des plaies et bosses que le Noir moyen doit endurer, je peux quand même réciter la litanie des petits affronts qui m'ont été infligés pendant mes quarante-cinq annnées d'existence : les vigiles qui me suivent lorsque je fais des courses dans un grand magasin, les couples blancs qui me lancent les clefs de leur voiture quand j'attends le voiturier, les policiers qui m'ordonnent sans raison apparente de me garer le long du trottoir. Je sais ce que c'est qu'entendre des gens me dire que je ne peux pas faire telle ou telle chose à cause de la couleur de ma peau et je connais le goût amer de la colère ravalée...

P.S. : Selon ce sondage publié hier, la course en Iowa ne pourrait être plus serrée entre John Edwards, Barack Obama et Hillary Clinton.

(Photo AP)