En campagne électorale, Barack Obama avait promis de changer la «culture entière de Washington où nos leaders ouvrent les portes du Congrès et de la Maison-Blanche à une armée de lobbyistes de Washington qui ont transformé notre gouvernement en un jeu qu'ils sont les seuls à pouvoir se permettre de jouer». Il s'était également engagé à adopter les règles d'éthique les plus sévères de l'histoire, ce qu'il a fait dès sa première journée complète à la Maison-Blanche. «Ce que l'on attend de nous, maintenant, c'est une nouvelle ère de responsabilité», avait-il déclaré lors de son discours d'investiture.

Or les exceptions à ces belles paroles s'accumulent et soulèvent des questions importantes, comme on peut le lire dans cet article publié aujourd'hui à la une du New York Times et dans cet éditorial du New York Post. Barack Obama a permis à un ancien lobbyiste (William Lynch) de devenir le numéro deux à la Défense. Il a aussi fermé les yeux sur les ennuis avec le fisc de deux membres de son cabinet, dont l'un (Timothy Geithner) est lui-même chargé de percevoir les impôts des contribuables. Quant à l'autre (Tom Daschle), dont la nomination n'a pas encore été confirmée, il est devenu millionnaire au cours des dernières années en jouant un rôle qui s'apparente dangereusement à celui d'un lobbyiste.

Le président explique ces exceptions en affirmant que ces trois hommes ont des qualités uniques. Est-il en train de dire que la fin justifie les moyens? Peut-on douter du tollé qu'aurait soulevé George W. Bush en nommant un secrétaire au Trésor qui oublie de payer tous ses impôts?

P.S. : Dans cet édito, le New York Times exhorte Daschle à renoncer au poste de secrétaire à la Santé.

P.P.S. : Au moins un membre de l'administration Obama (Nancy Killifer) n'a pas survécu à ses ennuis avec le fisc.

(Photo AFP)