Deux semaines après la présidentielle iranienne, NPR a diffusé ce matin une entrevue avec Mohsen Sazegara, un des fondateurs de la Garde révolutionnaire, qui qualifie de «coup militaire» ce qui se passe dans son pays depuis l'annonce des résultats contestés. Je traduis la déclaration de Sazegara, qui vit en exil aux États-Unis depuis 2003 :

«Tout de suite après l'élection, à 23 h, il y a eu un coup militaire parce qu'ils (cinq représentants de la Garde révolutionnaire) sont allés au siège de Moussavi et lui ont dit: "Oui, c'est vrai, vous avez gagné l'élection, vous êtes le président élu, mais vous ne pouvez pas être le président. Ahmadinejad doit rester à cette position."

«Et alors ils ont commencé à inventer ces faux résultats au ministère de l'Intérieur. Et dès après ils ont commencé à arrêter des gens, à débrancher le pays, à congédier des journalistes, et c'est pourquoi j'appelle cela un coup militaire.»

La version de Sazegara, qui a également été vice-premier ministre, est peut-être fausse. Cependant, la répression des derniers jours en Iran est indéniable, et elle aura peut-être réussi à étouffer, du moins pour le moment, le mouvement de contestation iranien. Selon cet article, l'ayatolah Ahmad Khatami, un proche du guide suprême iranien, a affirmé aujourd'hui que les chefs des «émeutiers» devaient être considérés comme des «ennemis de Dieu» et condamnés à la peine de mort. Le Conseil des gardiens a déclaré, de son côté, que l'élection du 12 juin était «la plus saine» depuis la révolution de 1979.

Mir Hossein Moussavi, qui avait saisi le Conseil de 646 irrégularités, a promis hier de poursuivre son mouvement de contestation, se disant «prêt à démontrer que ceux qui sont derrière cette fraude sont responsables du bain de sang». En tant que chef des «émeutiers», le candidat malheureux du camp réformateur risque cependant de se retrouver au bout d'une corde.