Il est de bon ton, le 4 juillet, de célébrer les principes fondamentaux des États-Unis, parmi lesquels se trouve la liberté de la presse. Mais le hasard a voulu que le New York Times publie en cette fête de l'Indépendance un article illustrant la censure que les médias américains s'imposent à eux-mêmes sur des sujets controversés. Dans un article publié à la une, le Times fait état de la torture à laquelle la république islamique d'Iran a soumis les dissidents du pays afin de leur soutirer des confessions bidons à la suite des manifestations récentes. Je cite un extrait de l'article :

Le gouvernement a pris l'habitude de publiciser les confessions de prisonniers politiques détenus sans accusation ou représentation juridique, et souvent soumis à des tactiques de pression comme la privation de sommeil, le confinement solitaire et la torture, selon des groupes de défense des droits humains et des anciens prisonniers politiques.

Comme le souligne le blogueur Glenn Greewald dans ce billet, le Times utilise le mot torture sans mentionner une seule «tactique de pression» que n'aient pas employée les États-Unis dans sa guerre contre le terrorisme. Or le journal se refuse d'utiliser le mot torture pour parler des techniques d'interrogatoire de l'administration Bush. Aux yeux du Times, ce mot est réservé à ce que font l'Iran et la Chine à leurs prisonniers.