Barack Obama a prononcé des discours majeurs, à la télévision ou en personne, à l'adresse des Arabes, des musulmans, des Iraniens, des Européens de l'Ouest, des Européens de l'Ouest, des Russes et des Africains. À quand une allocution à l'adresse des Israéliens? L'éditorialiste du quotidien israélien de gauche Haaretz pose la question dans ce texte publié aujourd'hui dans le New York Times. Selon lui, le président américain aurait intérêt à expliquer sa démarche auprès des juifs d'Israël, dont la très grande majorité se méfient désormais de lui. Je traduis des extraits de son article :

Résultat : M. Nétanyahou jouit d'un fort consensus national vis-à-vis de son rejet d'un gel de la colonisation (en Cisjordanie). Qui plus est, il a réussi à dépeindre M. Obama en allié vacillant (...) tombé sous la coupe de conseillers - en l'occurrence Rahm Emanuel et David Axelrod - qu'il a qualifiés de self-hating Jews. Pendant ce temps, M. Nétanyahou est le défenseur de la gloire nationale face à une pression injuste, quelqu'un qui adhère au premier commandement de la culture israélienne : tu ne seras jamais le dupe.

Jusqu'à présent, les Israéliens ont adopté le message de M. Nétahyanou. Un sondage du Jerusalem Post réalisé auprès des juifs d'Israël le mois dernier indique que seulement 6% des répondants considèrent l'administration Obama comme étant pro-israélienne, alors que 50% estiment que ses politiques sont plus pro-palestiniennes que pro-israéliennes. De manière anecdotique, il faut souligner que les tenants de la droite israéliens ont pris l'habitude, dans des chroniques, articles et déclarations, à appeler le président par son deuxième nom, Hussein, comme preuve de ses tendances pro-arabes.

Benn précise que le président américain a soulevé la colère de plusieurs Israéliens en insistant sur le lien entre l'Holocauste et la création de l'État hébreu moderne. Ce lien, précise le journaliste, est souvent établi par les ennemis d'Israël, dont Mahmoud Ahmadinejad. Aux yeux des Israéliens, la création de l'État hébreu est le fruit de la détermination et du combat sionistes.

S'il faut se fier à ce billet de Jeffrey Goldberg, la Maison-Blanche n'a pas aimé l'article de Benn.

P.S. : Le point de vue de Celestine Bohlen que résume le titre de son article : Telling Israel No: Obama's Bold Move.

(Photo Reuters)