Après la fermeture des marchés américains, la chaîne CNBC délaisse les informations financières pour diffuser en entier les plus importantes parties de curling du tournoi olympique à Vancouver. Et c'est ainsi que plusieurs courtiers, banquiers et autres speedés de Wall Street sont devenus des accrocs de ce sport d'une lenteur désespérante. On peut lire ici un article sur cet étrange phénomène.

Au fait, le curling est-il un sport? Pour répondre à la question, je fais appel à Pierre Foglia, qui l'aborde dans sa chronique d'aujourd'hui dont je cite un extrait :

Une fois durant ces Jeux, je me suis amusé à titrer «curling» une chronique qui ne parlait pas de curling. On m'en fait reproche tous les jours, le mot qui revient le plus souvent: préjugé. Vous êtes drôle, vous: bien sûr que j'ai des préjugés sur le curling. Grand dieu, si on ne peut pas avoir de préjugés sur le curling, sur quoi? Dressez pour le fun la liste de tous les organismes, associations, groupes de personnes religieuses, handicapées, sexuellement saugrenues, noires, jaunes, obèses, sur lesquelles il est strictement interdit d'avoir des préjugés, vous verrez qu'il ne reste à peu près plus que les joueurs de curling et les Luxembourgeois qu'on peut traiter de débiles en toute impunité.

Je n'ai pas très envie d'embarquer dans «oui c'est un sport - non ce n'en est pas un», mais puisque vous insistez, avez-vous noté qu'une des joueuses de l'équipe canadienne - Kristie Moore - est enceinte de SIX MOIS?

Imaginez-vous Jennifer Heil enceinte de six mois? Lindsey Vonn? Caroline Ouellette? Kristina Groves? Marianne St-Gelais, Joannie Rochette?

Lorsqu'on a téléphoné à Mme Moore pour lui offrir le poste d'«alternate» dans l'équipe, elle a averti: vous savez que je suis enceinte de six mois. On lui a répondu: Et alors! T'es enceinte, t'es pas morte. Tiens, voilà, je crois, une bonne définition du curling, un sport que l'on peut pratiquer au plus haut niveau tant qu'on n'est pas mort.