Haley Barbrour, gouverneur républicain du Mississippi et candidat potentiel à la Maison-Blanche en 2012, se retrouve aujourd'hui dans l'eau chaude après la publication dans l'hebdomadaire The Weekly Standard d'un portrait dans lequel il a déclaré que les tensions entourant le mouvement des droits civiques des années 1950 et 1960 n'avaient pas été «si pires».

Il a également parlé en bien d'un groupe ségrégationniste de cette période. Selon Barbour, les White Citizens Councils (WCC) avaient dans sa ville natale, Yazoo City, des membres respectables qui ont empêché le Ku Klux Klan de s'y établir. Je cite dans le texte une de ses déclarations sur le sujet :

"You heard of the Citizens Councils? Up north they think it was like the KKK. Where I come from it was an organization of town leaders. In Yazoo City they passed a resolution that said anybody who started a chapter of the Klan would get their ass run out of town. If you had a job, you'd lose it. If you had a store, they'd see nobody shopped there. We didn't have a problem with the Klan in Yazoo City."

En disant du bien des WCC, Barbour semble oublier ou ignorer la lutte de cette organisation contre la déségrégration des écoles, dont on a des exemples ici et ici. Ce n'est pas la première fois que le gouverneur du Mississippi est accusé de minimiser la gravité de la situation des Noirs du Sud dans les années 1950 et 1960 ou d'offrir une lecture révisionniste de cette époque.

Le chroniqueur du Washington Post Eugene Robinson l'a récemment pris à partie après qu'il eut notamment déclaré dans une entrevue que les républicains du Sud avaient supporté le mouvement des droits civiques du début à la fin. C'est évidemment faire fi du fait que le candidat présidentiel du GOP en 1964, Barry Goldwater, adversaire de la loi sur les droits civiques, avait enlevé seulement six États face à Lyndon Johnson, dont cinq se trouvaient dans le Sud (Louisiane, Mississippi, Alabama, Georgie et Caroline du Sud).

Barbour semble aussi oublier que le Parti républicain est devenu dominant dans le Sud après avoir hérité des votes des démocrates blancs mécontents de la loi sur les droits civiques.

Quoi qu'il en soit, un porte-parole du gouverneur a dû nier aujourd'hui que son patron est raciste.

(Photo AP)