Dans ce qui est décrit comme une concession à ses critiques, Barack Obama a offert hier aux États américains de se soustraire aux modalités les plus controversées de sa réforme du système de santé sous certaines conditions. Il a défini ces conditions lors d'une réunion à la Maison-Blanche avec des gouverneurs, y compris plusieurs républicains qui contestent devant les tribunaux l'obligation faite à la plupart des citoyens américains de souscrire une assurance maladie :

«Si votre État peut créer un plan qui couvre autant de gens, de manière aussi abordable et complète (que la loi fédérale) sans augmenter le déficit, vous pouvez appliquer ce plan. Nous vous aiderons à le faire. Je l'ai déjà dit, je ne crois pas qu'un seul parti ait le monopole des bonnes idées.»

Un projet de loi parrainé par deux sénateurs démocrates - Ron Wyden (Oregon) et Mary Landrieu (Louisiane) - et un sénateur républicain - Scott Brown (Massachusetts) - a déjà été introduit, qui permettrait d'amender la réforme du système de santé dans le sens proposé par le président. Mais le numéro deux républicain de la Chambre des représentants, Eric Cantor, a rappelé hier que son parti voulait abroger la réforme et non l'amender.

Il entre évidemment un certain calcul politique dans la concession d'Obama, comme on peut le lire dans cet article du New York Times. Sa proposition de permettre aux États d'appliquer leur propre réforme du système de santé pourrait lui être utile non seulement dans une cause éventuelle devant la Cour suprême mais également dans la prochaine campagne présidentielle, où l'obligation de souscrire une assurance maladie sera un enjeu.

La concession d'Obama réjouit par ailleurs les progressistes, qui y voit la possibilité d'introduire dans certains États, dont la Californie, un système à payeur unique, comme on peut le constater en lisant ce billet.

(Photo AFP)