Des responsables de la Maison-Blanche sous George W. Bush ont contacté la CIA à deux reprises pour obtenir des informations susceptibles de discréditer un des critiques de la guerre en Irak, Juan Cole, professeur à l'université du Michigan et auteur du blogue Informed Comment. C'est du moins ce qu'affirme un ancien responsable de l'agence de renseignement dans une entrevue accordée au New York Times. La loi interdit à la CIA d'espionner des citoyens américains.

Des responsables de la CIA ont nié les allégations de Glenn Carle, qui a quitté le monde de l'espionnage en 2007. Ils ont fait savoir que la Maison-Blanche avait contacté l'agence de renseignement seulement pour savoir pourquoi Cole avait été invité à participer à une conférence sur le Moyen-Orient organisée par la CIA.

À l'époque où la Maison-Blanche aurait demandé à la CIA des informations compromettantes sur Cole, des critiques conservateurs du professeur faisaient campagne pour stopper son embauche par la prestigieuse université Yale. Dans des blogues ou des chroniques de journaux, ils l'ont accusé d'être antiaméricain et anti-Israël. Le professeur de 58 ans enseigne toujours à l'université du Michigan. Je cite dans le texte un extrait du billet qu'il consacre à cette histoire :

Carle's revelations come as a visceral shock. You had thought that with all the shennanigans of the CIA against anti-Vietnam war protesters and then Nixon's use of the agency against critics like Daniel Ellsberg, that the Company and successive White Houses would have learned that the agency had no business spying on American citizens.

I believe Carle's insider account and discount the glib denials of people like Low. Carle is taking a substantial risk in making all this public.