Mitt Romney a accumulé des revenus de 21,7 millions de dollars en 2010 et de 20,9 millions en 2011, des gains découlant essentiellement de ses investissements, selon des documents qu'il a rendus publics hier soir et dont le Washington Post rend compte dans cet article.

Le fondateur de la société d'investissement Bain Capital a versé au fisc environ 3 millions de dollars en 2010, ou 13,9% de ses revenus imposables, et versera 3,2 millions en 2011, ou 15,4% de ses revenus imposables.

Il s'agit de taux d'imposition très inférieurs à ceux auxquels sont soumis la plupart des contribuables de la classe moyenne, les revenus d'investissements étant imposés beaucoup moins lourdement que les revenus du travail. Cette situation est décriée autant par Warren Buffett que les militants d'Occupy Wall Street.

Les Romney ont donné 7,1 millions de dollars à des oeuvres caritatives au cours des deux dernières années, dont 4,1 millions à l'Église mormone.

Les documents remis rendus publics par Romney sont volumineux (ils comptent plus de 500 pages) et très complexes. Ils font état de placements dans plusieurs pays, dont l'Irlande, les Bahamas et les Îles Caïmans, ainsi que d'un compte en Suisse qui a été fermé.

L'entourage de Romney affirme que ces placements à l'étranger et ce compte suisse n'avaient pas été établis pour favoriser l'évasion fiscale.

Romney, dont la fortune est estimée à au moins 200 millions de dollars, a répété hier lors d'un débat télévisé qu'il ne suivrait pas l'exemple de son père George, qui a rendu publiques ses déclarations d'impôts sur 12 années lorsqu'il a brigué l'investiture républicaine pour la présidence en 1968.

Il a cependant fait un aveu sur lequel les démocrates reviendront sûrement : il a fait voir à John McCain ses déclarations d'impôts sur 23 ans lorsque le candidat républicain à la présidence cherchait un colistier en 2008. McCain a fini par choisir Sarah Palin.