«Après mon élection, j'aurai plus de flexibilité», a déclaré aujourd'hui Barack Obama à son homologue russe Dmitri Medvedev, au terme d'un entretien de 90 minutes à Seoul.

Le président américain laissait ainsi entendre que le successeur de Medvedev, Vladimir Poutine, devait lui accorder du temps avant d'attaquer les contentieux entre les États-Unis et la Russie, tout particulièrement celui du déploiement d'un bouclier antimissile en Europe. Le hic, c'est qu'Obama ne savait pas que des micros permettaient aux journalistes d'entendre son échange avec Medvedev que je transcris dans le texte :

President Obama: On all these issues, but particularly missile defense, this, this can be solved but it's important for him to give me space.

President Medvedev: Yeah, I understand. I understand your message about space. Space for you...

President Obama: This is my last election. After my election I have more flexibility.

President Medvedev: I understand. I will transmit this information to Vladimir.

Un responsable de l'administration Obama a expliqué à ABC News que l'année électorale aux États-Unis n'était pas propice à des négociations sur des sujets «aussi incroyablement compliqués que ceux-ci».

L'idée qu'Obama pourrait faire preuve d'une plus grande «flexibilité» vis-à-vis de la Russie après sa réélection est néanmoins susceptible de susciter la controverse aux États-Unis, comme le laissait entrevoir le site conservateur Drudge Report au moment d'écrire ces lignes. Le président pourrait aussi être critiqué pour une attitude présomptueuse concernant sa réélection, qui n'est pas assurée.

Obama avait également été piégé par des micros lors de sa dernière rencontre avec Nicolas Sarkozy, qui s'était plaint devant lui de Benjamin Nétanyahou.