Mitch McConnell, chef de la minorité républicaine au Sénat, a annoncé hier son intention de se joindre à 13 de ses collègues les plus conservateurs qui ont promis d'empêcher la tenue d'un vote sur tout projet de loi sur les armes à feu. Harry Reid, chef de la majorité démocrate au Sénat, pourrait soumettre dès cette semaine un texte incluant la généralisation des vérifications de l'identité et des antécédents judiciaires et psychiatriques des acheteurs d'armes, y compris sur internet et dans les foires spécialisées.

McConnell semble donc être prêt à emboiter le pas des sénateurs issus du Tea Party, dont Rand Paul (Kentucky), Ted Cruz (Texas) et Mike Lee (Utah), qui voient dans la généralisation des vérifications un prélude à la création d'un registre national, ce que nient vigoureusement les promoteurs du projet de loi.

L'idée de stopper tout renforcement des lois sur les armes à feu après le massacre de Newtown est risquée. Selon les sondages, jusqu'à 90% des Américains sont en faveur de la généralisation des vérifications des antécédents. Le sénateur républicain John McCain (Arizona) a d'ailleurs exprimé dimanche son incompréhension face à la possibilité d'une obstruction parlementaire connue sous le nom de filibuster. Je le cite :

«Le but du Sénat des États-Unis est de débattre et de voter et de laisser savoir aux gens à quelle enseigne nous logeons... De quoi ont-ils peur?»

Il est à noter que le sénateur McConnell, contrairement à ses collègues les plus radicaux, pourrait voter contre un filibuster si un projet de loi dilué était déposé plus tard au cours du mois.

En attendant, Dennis Hamill, chroniqueur du Daily News de New York, écrit aujourd'hui que les sénateurs qui réussiraient à bloquer la tenue d'un vote sur un texte renforçant la réglementation sur les armes à feu devraient avoir à porter le blâme de la prochaine tuerie aux États-Unis.