Paul Ryan «peut dire adieu à ses chances de briguer la présidence en 2016», a déclaré le fondateur d'un groupe issu du Tea Party hier soir après l'annonce d'une entente budgétaire négociée par le représentant républicain du Wisconsin avec la sénatrice démocrate de l'État de Washington Pat Murray.

L'entente élimine pour deux ans la possibilité d'une autre paralysie de l'État fédéral tout en réduisant les compressions budgétaires automatiques et aveugles en vigueur depuis mars (de 63 milliards de dollars sur deux ans sur les 218 milliards initialement prévus).

Paul Ryan voit dans cette entente un compromis qui pourrait permettre aux élus de s'attaquer au cours des deux prochaines années aux réformes nécessaires des programmes de retraite et d'assurance maladie pour les personnes âgées ainsi que du code fiscal. Il fait évidemment le pari que de l'adoption de telles réformes lui conférerait le statut de véritable homme d'État et favoriserait ses ambitions présidentielles.

Reste à voir si, d'ici là, l'ancien candidat à la vice-présidence ne se mettra pas à dos de façon irrémédiable les militants du Tea Party et des groupes conservateurs purs et durs financés par les frères Koch et autres milliardaires du même acabit.

L'entente Murray-Ryan doit être soumise à l'approbation du Sénat et de la Chambre des représentants. Parmi les adversaires potentiels de Ryan dans une course à l'investiture républicaine pour la présidence, les sénateurs Marco Rubio et Rand Paul ont déjà annoncé leur intention de voter contre l'accord.