Barack Obama demeure commandant en chef des forces armées américaines. Il peut encore utiliser son fameux stylo pour signer des décrets présidentiels. Mais, à trois ans de la fin de son second mandat, il a déjà renoncé à tout grand projet législatif, comme tout le monde a pu le constater lors de son discours sur l'état de l'Union. Selon l'expression consacrée, il est devenu un «canard boiteux», un statut qui tient en partie à son incapacité à solliciter un autre mandat.

Le 44e président n'est évidemment pas le premier chef de l'Exécutif à se retrouver dans cette situation. Depuis l'adoption en 1951 du 22e amendement, qui a suivi le quatrième mandat écourté de Franklin Roosevelt, les occupants du 1600 Pennsylvania Avenue doivent quitter cette adresse au bout de huit ans - et composer avec tous les problèmes que cette date d'expiration peut entraîner.

Faudrait-il repenser cette limitation? Le chroniqueur du Washington Post Dana Milbank répond à cette question par l'affirmative. Je cite dans le texte un extrait de l'article qu'il signe aujourd'hui à ce sujet :

Conservatives may take delight in seeing this president hobbled, but the same happened to George W. Bush when his partial privatization of Social Security failed early in his second term and Hurricane Katrina cemented his lame-duck status. Then, the liberals were cheering the chief executive's impotence and howling about his use of executive orders. Having a crippled presidency for three years isn't good for the country - regardless of who's in charge.

Certainly, many second-term woes have been less about lame-duck status than about hubris, complacency and first-term mistakes catching up with presidents. But when a presidency has a constitutional expiration date, it increases the opposition's incentive to stall. No wonder modern second terms have been almost uniformly unsuccessful.

Alors, pour ou contre la limitation des mandats présidentiels?