Ouvrir une séance du conseil municipal par une prière n'enfreint pas le Premier amendement de la Constitution, et ce, même si ladite prière est chrétienne plus souvent qu'autrement, a tranché la Cour suprême des États-Unis, par cinq voix contre quatre.

Selon la majorité conservatrice de plus haute instance américaine, le contenu d'une telle prière n'est pas significatif tant et aussi longtemps qu'il ne dénigre pas les religions non-chrétiennes et ne constitue pas du prosélytisme. Une telle prière récitée dans un contexte civique «suggère que son but et son effet sont de reconnaître les dirigeants religieux et les institutions qu'ils représentent, plutôt que d'exclure ou de contraindre les non-croyants», a écrit le juge Anthony Kennedy pour la majorité.

Ce à quoi la juge Elena Kagan a répondu, s'exprimant au nom de la minorité progressiste : «Je me dissocie respectueusement de l'opinion de la Cour car je pense que la pratique de la prière par la Ville de Greece enfreint la norme de l'égalité religieuse - la généreuse idée constitutionnelle selon laquelle nos institutions publiques n'appartiennent pas moins au bouddhiste ou à l'hindou qu'au méthodiste ou à l'épiscopalien».