Malgré la cure de désintoxication médiatique que je m'étais imposée durant mes vacances, j'ai entendu parler du lapsus de Barack Obama lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche la semaine dernière.

«Nous n'avons pas encore de stratégie», a-t-il déclaré en parlant du plan de l'intervention américaine en Syrie, «qui n'est pas adopté», a plus tard précisé son porte-parole. «La stratégie générale est claire», a dit ce dernier.

Comme on peut le constater en jetant un coup d'oeil à la Une du Daily News de New York, la phrase malhabile d'Obama revient le hanter au lendemain de la décapitation d'un deuxième journaliste américain en deux semaines par des djihadistes de l'EI en Syrie. Dans une vidéo diffusée hier et authentifiée ce matin par les États-Unis, Steven Sotloff affirme qu'il paie le prix pour les bombardements américains contre l'EI en Irak.

Selon cet article du New York Times, cette «vidéo augmente la pression sur le président pour ordonner des frappes américaines contre le groupe dans son sanctuaire en Syrie». Des experts doutent cependant de l'effacité d'une telle action.

Peu après la diffusion de la vidéo de la décapitation de Sotloff, Obama a plutôt ordonné l'envoi de 350 soldats supplémentaires à Bagdad pour protéger les locaux et le personnel diplomatiques américains.

À en juger par la Une d'un autre tabloïd new-yorkais ce matin, ce déploiement ne suffira pas à diminuer la pression sur Obama, qui voulait être le président du désengagement militaire américain au Moyen-Orient après les aventures malheureuses et coûteuses de son prédécesseur :