La flambée de rougeole aux États-Unis a forcé au moins trois élus à prendre position sur le phénomène qui contribue au retour de ce virus théoriquement disparu aux États-Unis il y a 15 ans : le refus de certains parents de faire vacciner leurs enfants pour diverses raisons, dont la peur infondée d'un lien entre vaccination et autisme.

Lors d'une interview diffusée sur NBC hier, Barack Obama a lancé un appel sans équivoque aux parents. Je le cite :

«On peut éviter la rougeole. Je comprends que des familles, dans certains cas, s'inquiètent des effets des vaccins. La science est, vous savez, assez indiscutable. Vous devez faire vacciner vos enfants.»

En déplacement à Londres, le gouverneur du New Jersey Chris Christie a soulevé des vagues de son côté en affirmant que les responsables gouvernementaux devaient prendre en compte la voix des parents concernant la vaccination. Cette déclaration lui a valu d'être accusé d'hypocrisie. N'est-il pas le même gouverneur qui a imposé une quarantaine à une infirmière qui n'était pas malade à son retour d'Afrique de l'Ouest?

Plus tard dans la journée, le bureau du gouverneur a clarifié sa position dans un communiqué :

«Le gouverneur estime que les vaccins sont une protection de santé publique importante, et face à une maladie telle que la rougeole, il n'y a aucun doute que les enfants doivent être vaccinés. En même temps, des États différents requièrent des degrés de vaccination différents, et c'est pourquoi il appelait à un équilibre dans les vaccins que les États doivent rendre obligatoires.»

Mais la palme de la déclaration la plus controversée revient à un autre candidat potentiel du Parti républicain à la Maison-Blanche, en l'occurrence le sénateur du Kentucky Rand Paul. Je cite un extrait de l'entrevue qu'il a accordée aujourd'hui à CNBC (à partir de 1:49 de la vidéo qui coiffe ce billet) :

«J'ai entendu parler de cas tragiques d'enfants qui marchaient et parlaient normalement et qui se sont retrouvés avec des problèmes mentaux majeurs après avoir été vaccinés. Je ne dis pas que les vaccins sont une mauvaise idée. Je pense qu'ils sont une bonne chose. Mais je pense que les parents devraient avoir un mot à dire.»

Le problème, c'est que les cas tragiques dont a fait allusion le sénateur Paul sont un mythe qui a pour origine une étude qui a été démolie proprement depuis un certain temps déjà.