Même s'il se définit comme un féministe, Bernie Sanders doit se défendre ces jours-ci contre des accusations de sexisme venant des allié(e)s d'Hillary Clinton.

«Je suis étonnée qu'un homme comme Bernie Sanders (...) se laisse entraîner dans cette rhétorique très dangereuse qui perpétue des stéréotypes sexistes et misogynes», a déclaré Christine Quinn, ex-présidente du Conseil municipal de New York, qui amasse des fonds pour la campagne présidentielle de l'ancienne secrétaire d'État.

De quoi parle donc Quinn? D'une entrevue accordée le week-end dernier par les dirigeants de la campagne de Sanders à un journaliste de Bloomberg Politics. Le directeur de cette campagne, Jeff Weaver, a notamment affirmé que son équipe était «prête à considérer» Hillary Clinton comme colistière après la victoire éventuelle de Sanders dans la course à l'investiture démocrate pour la présidence.

«Nous allons même l'interviewer», a-t-il ajouté en s'esclaffant.

«Quelle arrogance! Quel sexisme!» s'est indignée Quinn lors d'une interview au journal Politico.

Stephanie Shriock, présidente d'EMILY's List, organisation féministe qui appuie Hillary Clinton, a pour sa part qualifié les propos de Weaver et de ses adjoints d'«insultes condescendantes».

Sanders a lui-même déploré hier les commentaires «inappropriés» de ses conseillers. «J'ai beaucoup de respect pour la secrétaire Clinton», a-t-il dit.

La candidate démocrate a elle-même évoqué le facteur genre lors d'un discours en Iowa samedi dernier. Elle l'a fait en revenant sur une déclaration de Sanders lors du récent débat démocrate selon laquelle «tous les cris du monde» ne règleront pas les problèmes liés à l'omniprésence des armes à feux aux États-Unis.

«Je n'ai pas crié, mais parfois quand une femme prend la parole, certaines personnes pensent qu'elle crie», a dit Hillary Clinton, qui s'est montrée plus agressive que Sanders sur la question du contrôle des armes à feu (voir la vidéo qui coiffe ce billet).

Sanders a affirmé qu'il ne fallait rien voir de sexiste dans sa déclaration. Mais son adversaire semble vouloir exploiter le facteur genre dans sa campagne. D'autant plus que le sénateur du Vermont s'est placé dans une position vulnérable sur cette question en ne choisissant aucune femme pour occuper les postes les plus importants de sa campagne présidentielle.