«Dire d'une personne qu'elle ne peut pas faire son travail en raison de sa race est un exemple typique d'un commentaire raciste», a déclaré Paul Ryan ce matin en employant un mot que plusieurs républicains ont préféré éviter pour condamner les déclarations de Donald Trump selon lesquelles le juge fédéral Gonzalo Curiel ne peut être impartial à son égard à cause de son «héritage mexicain».

Mais il en faudra davantage au président de la Chambre des représentants pour retirer au promoteur immobilier son appui. «Je désavoue ces commentaires. Mais est-ce que je crois qu'Hillary Clinton est la réponse, non je ne le crois pas», a-t-il dit lors d'une conférence de presse qui devait porter sur son plan pour combattre la pauvreté.

Trump n'en était évidemment pas à ses premiers commentaires racistes, mais cela ne fait pas de lui un raciste, selon Ryan. De toute évidence, le représentant du Wisconsin ne partage pas encore (et n'exprimera peut-être jamais) l'opinion du sénateur républicain de Caroline-du-Sud Lindsey Graham, qui a encouragé hier les républicains ayant annoncé leur appui à Trump à faire marche arrière.

«C'est la chose la plus anti-américaine venant d'un politicien depuis Joe McCarthy», a-t-il confié au New York Times en faisant référence aux propos de Trump mettant non seulement en cause l'impartialité du juge Curiel mais également celle d'un juge qui serait musulman.

«Si quelqu'un cherche une rampe de sortie, c'est probablement l'occasion. Viendra un moment où l'amour du pays primera sur la haine d'Hillary», a-t-il ajouté.

Né dans l'Indiana de parents originaires du Mexique, le juge Curiel préside au procès intenté par des étudiants de la Trump University contre cet établissement dont Trump était le principal actionnaire.