Hillary Clinton et Elizabeth Warren auront une rencontre privée aujourd'hui à Washington, selon cet article du Washington Post. Le sommet entre les deux femmes, qui survient au lendemain de l'annonce de l'appui de Warren à Clinton, ne manquera pas d'alimenter les conjectures concernant le choix de la sénatrice du Massachusetts comme candidate démocrate à la vice-présidence.

Héroïne de la gauche démocrate, bête noire de Wall Street et contemptrice de Donald Trump, Warren a annoncé son soutien à Clinton lors de l'émission de Rachel Maddow sur MSNBC (voir la vidéo qui coiffe ce billet). Elle a dit avoir attendu la fin de la course à l'investiture démocrate pour faire connaître son choix parce qu'elle estimait «très important» de laisser les électeurs exprimer leur préférence et parce que le débat entre Clinton et Bernie Sanders avait été «constructif».

«Hillary Clinton a gagné. Et elle a gagné parce qu'elle est une battante», a dit la sénatrice avant de saluer la campagne de son collègue du Vermont. «Ce que Bernie Sanders a fait était suprêmement important. Il a mené une campagne venant du coeur... Il a attiré des millions de personnes au sein du Parti démocrate», a-t-elle dit.

Maddow a rappelé que l'ancien gouverneur démocrate de Pennsylvanie Ed Rendell avait récemment déclaré que Warren n'était «pas prête à être commandante en chef». L'êtes-vous? a demandé l'animatrice à son invitée. «Oui, je le suis», a-t-elle répondu.

Warren a des appuis non négligeables au sein de l'establishment démocrate. Le chef de file des démocrates au Sénat, Harry Reid, s'est dit récemment en faveur du choix de la sénatrice comme colistière. À noter que, contrairement à d'autres États, le Massachusetts doit tenir une élection spéciale pour remplacer le siège laissé vacant par un sénateur. Le gouverneur républicain de l'État ne pourrait donc pas nommer un remplacement de son parti pour les quatre dernières années du mandat de Warren.

La loi permettrait même de réduire à moins de trois mois le temps où le choix du gouverneur Charlie Baker servirait au Sénat, selon cet article du Boston Globe.

Le choix de Warren comme colistière aiderait probablement Clinton à gagner à sa cause la grande majorité des partisans de Bernie Sanders. Mais Clinton jugera peut-être qu'elle n'a pas besoin de prendre le risque d'un ticket tout féminin pour relever ce défi, ce qui augmenterait les chances d'un Tim Kaine, ancien gouverneur et sénateur actuel de Virginie, d'être choisi comme colistier.

Mais Warren a du mordant, une qualité recherchée chez un candidat à la vice-présidence, et elle l'a de nouveau prouvé hier lors d'un discours dans laquelle elle a décrit Trump comme une «brute raciste et susceptible» et «un gars qui a hérité d'une fortune et l'a conservée en trompant les gens» :