Ce matin, Hillary Clinton a lancé un blitz publicitaire dans huit États clés de l'élection présidentielle de 2016, consacrant au moins 7,3 millions de dollars à cet effort qui marque une nouvelle phase de sa campagne. Sa première pub, intitulée «Who We Are» (voir la vidéo qui coiffe ce billet), s'ajoute à la campagne publicitaire anti-Trump menée par le Super PAC Priorities USA.

Pendant ce temps, la campagne de Donald Trump ne semble pas prête à fournir une réponse adéquate à ce blitz, étant en train de traverser une autre zone de turbulence. À part Ann Coulter et les autres Trumpkins, les commentateurs de toutes allégeances s'accordent pour dire que le candidat républicain à la Maison-Blanche a raté une occasion importante de démontrer sa stature présidentielle dans la foulée de la tuerie d'Orlando.

Mais le promoteur immobilier n'en est pas resté là. Critiqué par plusieurs dirigeants républicains pour ses propos incendiaires sur les musulmans et ses théories de conspiration sur Barack Obama, il a répondu hier en les priant de se la fermer. «Veuillez-vous taire», a-t-il dit en menaçant de faire campagne «tout seul» s'ils ne lui obéissaient pas.

En fait, il faut se demander si Trump fait vraiment campagne pour gagner l'élection présidentielle. Depuis qu'il s'est assuré la victoire dans la course à l'investiture républicaine, il a multiplié les erreurs et les controverses, ignorant le travail nécessaire à la mise en place d'une campagne présidentielle, de la récolte de fonds à l'embauche de personnel dans les États clés en passant par l'élaboration d'un message susceptible de séduire ceux qui ne sont pas déjà convaincus (pour le moment, il récolte 70% d'opinions négatives, selon un sondage Washington Post/ABC News).

Trump donne l'impression de croire qu'il peut gagner la Maison-Blanche en faisant campagne comme il l'a fait lors des primaires. Mais ce n'est peut-être qu'une impression. La question est peut-être plutôt de savoir si Trump fait vraiment campagne pour gagner la Maison-Blanche. Josh Marshall, rédacteur en chef du site TPM, en doute.

Chose certaine, le promoteur immobilier fait vivre au Parti républicain une expérience qui n'a pas de précédent dans l'histoire des campagnes présidentielles américaines. Et plusieurs membres du GOP craignent le pire.