Une Cour d'appel fédérale a invalidé hier une loi de la Caroline du Nord qui «ciblait d'une façon presque chirurgicale les Afro-Américains» afin de réduire leur participation électorale. La décision survient trois mois avant une élection présidentielle dont l'issue sera déterminée par une poignée d'États clés, dont la Caroline du Nord.

Le tribunal a conclu que le parlement à majorité républicaine de cet État du Sud avait «mis en place une loi qui limite le vote et l'inscription sur les listes de cinq façons distinctes, qui affectent de façon disproportionnée les Afro-américains». La loi exigeait notamment des électeurs qu'ils puissent s'identifier à l'aide de certains documents, dont le permis de conduire, le passeport et la carte d'identité militaire, que plusieurs électeurs afro-américains ne possèdent pas.

Les Américains, faut-il rappeler, n'ont pas de carte d'identité nationale. La loi réduisait en outre la durée du vote par anticipation de sept jours, dont un dimanche où les églises noires ont l'habitude de mobiliser leurs membres.

Un juge fédéral du Wisconsin a également invalidé hier une loi adoptée par cet État qui avait également pour but selon lui de réduire la participation électorale.

Au Wisconsin comme en Caroline du Nord, les juges ont rejeté l'idée que ces lois étaient nécessaires pour contrer la fraude électorale. Selon la Cour d'appel fédérale, les restrictions de la Caroline du Nord «imposent des remèdes pour des problèmes qui n'existent pas».