Ça n'arrive pas à tous les jours qu'un journal revienne sur un de ses éditoriaux et admette s'être trompé. Et ça mérite d'être souligné.

Il y a trois ans, presque jour pour jour, une juge fédérale de New York déclarait inconstitutionnelle la méthode du «stop-and-frisk» (littéralement «interpellation et fouille») employée par le NYPD, y voyant une violation des droits des minorités, cibles d'une «politique de profilage racial indirecte».

Le lendemain, le Daily News dénonçait dans un éditorial cette décision qui allait circonscrire et peut-être éliminer une méthode permettant aux policiers new-yorkais de contrôler, de palper et de fouiller toute personne «raisonnablement» soupçonnée d'avoir commis ou d'être sur le point de commettre un crime. Selon le quotidien, la juge venait de rendre un arrêt qui risquait de «ramener la ville au temps des ravages de l'anarchie et du carnage». Rien de moins.

Or, la criminalité a continué à décliner à New York au cours des trois années suivantes, malgré une réduction de 97% du nombre des interpellations dans les rues de New York. À titre d'exemple, le nombre de meurtres, qui s'élevait à 536 en 2010, est passé à 352 l'an dernier. Et si la tendance se maintien, il chutera encore davantage cette année.

Cette criminalité à la baisse tranche avec l'augmentation relevée dans un certain nombre de villes américaines, comme le souligne le Daily News dans son édito d'aujourd'hui, intitulé «Nous nous sommes trompés», et dont je cite un passage dans le texte :

... criminologists will have a field day trying to pinpoint the primary reasons why crime has continued to drop.

Regardless, there can be little doubt that the NYPD's increasing reliance on so-called precision policing - knowing whom to target, when and where - has played a key role. And there is no doubt that, heavily grounded in memories of past horrors and too little informed about the potential of smart new strategies, our fears were baseless.

Mayor de Blasio knew better. Advised by Bratton before his election, de Blasio foresaw the possibility that the NYPD could fight crime while relaxing interactions with the public.