Tant Bernie Sanders que Donald Trump ont dépeint Hillary Clinton comme une marionnette de Wall Street, rappelant jusqu'à plus soif les discours rémunérés de l'ancienne secrétaire d'État devant Goldman Sachs. Et pourtant, Wall Street connaît un moment de douce euphorie depuis l'élection du candidat populiste qui dénonçait un «système truqué», comme le souligne le journaliste financier Ben Smith dans cet article dont je cite un passage :

«La réforme financière Dodd-Frank qui tourmente l'industrie depuis des années pourrait bientôt être oblitérée. Les titres boursiers des banques montent en flèchent. Trump fait la tournée de Manhattan en promettant de réduire les impôts des riches. Et les critiques de l'industrie menés par la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren voient leur pouvoir populiste se dégonfler. (...)

«Les banquiers de Wall Street et leurs lobbyistes de Washington célèbrent tranquillement. Ils s'attendaient à un nouveau tour de vis de la part d'une administration dirigée par Hillary Clinton et influencée par Warren. Mais les voici à la veille d'un festival de dérégulations orchestré par des républicains contrôlant complètement Washington.»

À noter que la douce euphorie de Wall Street n'est pas étrangère à l'identité des personnes qui entourent Trump, dont Steven Mnuchin, un ancien banquier de Goldman Sachs qui pourrait hériter du poste de secrétaire au Trésor.