Le monde «ne rira plus de nous», a déclaré Donald Trump en confirmant le retrait des États-Unis de l'Accord de Paris sur le climat, ce «mauvais deal» qui nuit selon lui à l'économie américaine et aux travailleurs de son pays tout en profitant à la Chine et à l'Inde, entre autres pays.

«J'ai été élu pour représenter les citoyens de Pittsburgh, pas de Paris», a déclaré le président américain lors d'un discours dans la Roseraie de la Maison-Blanche, suscitant les applaudissements de son auditoire.

Donald Trump tourne ainsi le dos à près de 200 pays qui ont adhéré en 2015 à l'entente pour lutter contre le réchauffement climatique. Sur le plan pratique, la décision de ne change pas grand-chose. L'administration Trump avait déjà entrepris le démantèlement des politiques adoptées par Barack Obama pour rencontrer les cibles américaines de réduction des émissions de CO2.

Mais les critiques de Donald Trump verront dans le retrait de l'Accord de Paris un abandon à peine croyable du rôle de leader joué depuis le milieu du 20e siècle par les États-Unis sur la scène internationale.

Un abandon qui, en dernière analyse, risque en fait de faire des États-Unis la risée du monde, alors que d'autres pays, dont la Chine, risquent de prendre les devants dans le développement des énergies renouvelables.

Le prédécesseur de Donald Trump, Barack Obama, a insisté sur ce point en critiquant la décision de son successeur.

«Les nations qui restent dans l'Accord de Paris seront les nations qui retireront les avantages sur le plan des emplois et des industries créés, a-t-il dit. Je crois que les États-Unis devraient être en tête du peloton. Mais même en l'absence du leadership américain, je suis confiant que nos États, nos villes et nos entreprises prendront la relève et redoubleront leurs efforts pour ouvrir la voie et aider à protéger pour les générations futures la seule planète que nous avons.»

Le retrait des États-Unis de l'Accord de Paris ne sera pas immédiat. Il s'écoulera près de quatre ans avant qu'il ne soit complété, si bien que le sujet pourrait devenir un enjeu majeur de la prochaine élection présidentielle. Pour le moment, Donald Trump peut se féliciter d'avoir rempli une promesse électorale à laquelle sa base semblait tenir. Mais cette carte électorale démontre qu'une majorité d'Américains dans tous les États souhaitaient le maintien des États-Unis dans l'accord de Paris :

P.S. : Message des dirigeants de France, d'Allemagne et d'Italie à Trump : l'Accord de Paris ne peut être renégocié.