«Le département de Justice aurait dû rester avec le Travel Ban original, pas la version diluée et politiquement correcte qui a été soumise à la Cour suprême», a-t-il notamment gazouillé.

Le nouveau décret migratoire est destiné à fermer temporairement les frontières américaines aux réfugiés du monde entier et aux citoyens de six pays majoritairement musulmans - Iran, Libye, Syrie, Somalie, Soudan et Yémen. Contrairement au décret original, il exclut toute référence à la religion, ce qui n'a pas empêché la cour d'appel fédérale de Richmond d'affirmer que le document reflétait une attitude empreinte «d'intolérance religieuse, d'hostilité et de discrimination».

La Cour suprême ne devrait pas commencer l'examen du nouveau décret migratoire avant l'automne. Dans l'un de ses gazouillis matinaux, le président demande au ministère de la Justice de faire en sorte qu'une procédure accélérée soit adoptée dans ce cas-ci.

Dans le même gazouillis, le président prie en outre le ministère de la Justice de durcir le décret migratoire. La demande est bizarre puisqu'elle nécessiterait un nouveau document qui ne pourrait être examiné par Cour suprême avant que d'autres instances inférieures n'aient eu l'occasion de le faire.

À noter également que l'utilisation de l'expression travel ban dans les gazouillis du président est problématique sur le plan juridique. L'ACLU, opposée au décret migratoire, a d'ailleurs remercié hier le président dans un gazouillis de l'avoir employée.

Ce n'est évidemment pas la première fois que Trump nuit à sa position juridique ou qu'il contredit un de ses porte-parole à ce sujet. Rappelons la déclaration de Sean Spicer sur le décret migratoire : «Ce n'est pas une interdiction de musulmans (Muslim Ban), ce n'est pas une interdiction de voyager (Travel ban), c'est un système de vérification pour assurer la sécurité des Américains.»

Tout compte fait, les déclarations intempestives du président Trump au sujet de son décret migratoire ont peut-être davantage un but politique que juridique.

«Les gens, les avocats et les tribunaux peuvent appeler (le décret migratoire) ce qu'ils veulent, mais je l'appelle ce qu'il est et ce dont nous avons besoin, un TRAVEL BAN!», a gazouillé Donald Trump il y a plus d'une heure.