«La plupart des gens aurait accepté la rencontre», a déclaré Donald Trump aujourd'hui lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue français Emmanuel Macron à Paris.

Le président américain répondait ainsi à la question d'une journaliste qui lui rappelait les propos du probable prochain directeur du FBI Christopher Wray (à partir de 20:10 de la vidéo qui coiffe ce billet). Lors de son audition devant une commission du Sénat hier, ce dernier a affirmé que Donald Trump fils aurait dû contacter le FBI après avoir reçu un courriel l'invitant à rencontrer «une avocate du gouvernement russe» qui voulait lui refiler des «informations incriminantes» concernant Hillary Clinton et faisant partie des efforts du Kremlin pour aider la candidature de son père.

Mais le chef de la Maison-Blanche n'a pas seulement contredit son choix pour occuper le poste laissé vacant par son renvoi de James Comey. Il a également contredit de nombreux anciens conseillers et stratèges de campagnes présidentielles démocrates et présidentielles, qui ont condamné au cours des derniers jours les agissements de Trump fils.

Un ancien stratège républicain a notamment rappelé que l'équipe de campagne d'Al Gore avait contacté le FBI en 2000 après avoir reçu de sources inconnues une copie des documents utilisés par George W. Bush pour se préparer aux débats télévisés. Il n'était pas question pour l'équipe du candidat démocrate d'utiliser des documents qui avaient vraisemblablement été volés.

Or, Trump père voudrait convaincre les Américains qu'il est normal d'accepter un rendez-vous avec «une avocate du gouvernement russe» prête à refiler à son équipe des informations obtenues de façon inconnue par un gouvernement étranger, voire hostile à son pays.

À noter que Trump a déclaré que son fils avait été invité à rencontrer «une avocate russe et non une avocate du gouvernement russe», ce qui est faux.

Bref, le président des États-Unis tente de normaliser l'anormal en utilisant un moyen indigne : le mensonge.