Pourquoi des Américains ont-ils cru bon d'ériger des statues en l'honneur de traîtres qui ont pris les armes contre leur pays pour défendre l'esclavage?

L'opposition actuelle aux monuments confédérés est incompréhensible si l'on s'en tient aux propos lénifiants des défenseurs de la «culture» ou de l'«héritage» sudiste. La très grande majorité de ces monuments ont fait leur apparition à un moment très précis de l'histoire des États du Sud, soit entre les années 1890 et 1930.

Les statues des Robert Lee, Jefferson Davis et autres «héros» de la «Cause perdue» illustraient la résistance des Blancs du Sud aux progrès réalisés par les Noirs depuis leur émancipation et leur volonté de préserver la suprématie de leur race non seulement par des symboles mais également par des lois ségrégationnistes et une organisation terroriste, le Ku Klux Klan.

Aujourd'hui, des Américains reconnaissent l'origine et la signification de ces monuments et veulent les consigner dans les musées ou les livres d'histoire. D'autres veulent exploiter leur déboulonnage pour exprimer leur ressentiment, leur intolérance, leur haine ou leur adhésion au suprémacisme blanc. D'autres encore ne comprennent rien au débat ou font semblant de ne rien comprendre.

Donald Trump, qui vient d'affirmer que l'histoire américaine était «mise en pièces» par les retraits des statues confédérées, tombent dans cette dernière catégorie. Ce faisant, il fait le jeu des suprémacistes blancs qu'il dit honnir.