Chargée de l'application de la loi sur les stupéfiants, la Drug Enforcement Agency (DEA) est dotée d'une unité dont la mission est de lutter contre les sociétés pharmaceutiques qui distribuent de puissants médicaments à des médecins et pharmaciens corrompus qui les revendent sur le marché noir.

Or, nous apprend une enquête conjointe réalisée par le Washington Post et l'émission 60 Minutes (voir la vidéo qui coiffe ce billet), le Congrès a adopté en avril 2016 une législation qui nuit à cette lutte, contribuant ainsi à prolonger la crise des opioïdes. Une crise qui avait fait jusque-là plus de 200 000 morts et dont le bilan ne cesse de croître.

Appuyé par les lobbyistes de l'industrie pharmaceutique, le représentant républicain de Pennsylvanie Tom Marino a joué un rôle clé dans l'adoption de cette législation promulguée par Barack Obama. Comme plusieurs représentants et sénateurs, le président n'avait pas compris l'effet qu'aurait cette mesure dont le nom officiel occultait ses visées réelles : Ensuring Patient Access and Effective Drug Enforcement Act.

À l'époque, Marino faisait valoir que la législation avait pour but de protéger les droits des patients tout en luttant contre les abus. Il est aujourd'hui récompensé pour son «bon» travail. Donald Trump l'a choisi pour devenir le prochain directeur du Bureau national pour la politique du contrôle des drogues.

Drain the swamp, qu'ils disaient.