«Je suis prêt à le faire (...) J'aimerais vraiment le faire (...) Je le ferais sous serment, absolument.»

Voilà ce que Donald Trump a déclaré hier lors d'une conversation impromptue avec des journalistes qui voulaient savoir s'il était prêt à être interrogé sous serment par le procureur spécial Robert Mueller chargé de l'enquête sur l'affaire russe.

Il semble que la réponse du président ait donné à son avocat personnel, Ty Cobb, quelques brûlures d'estomac. Interrogé par le New York Times, ce dernier a précisé que son client s'était exprimé à la hâte avant de partir pour Davos et qu'il ne cherchait qu'à exprimer sa volonté de rencontrer l'équipe de Mueller.

Il faut comprendre que Cobb négocie depuis des semaines les conditions d'une éventuelle interview. Celle-ci se déroulera-t-elle sous serment? Aura-t-elle lieu par écrit ou en personne? Quels seront les sujets abordés? Etc.

Il faut comprendre aussi que la crainte d'un mensonge sous serment ne tient pas au parjure lui-même. Il serait extrêmement étonnant qu'une accusation de parjure ne soit pas accompagnée d'une accusation d'entrave à la justice. Autrement dit, si Mueller accusait le président d'avoir menti sous serment, ce serait pour étayer une accusation d'entrave à la justice.

Il est d'ailleurs intéressant de noter que Donald Trump hier s'est défendu à l'avance de cette accusation. «Il n'y a pas de collusion. Il n'y a pas d'entrave. Tu répliques (You fight back), et les gens disent, 'Oh, c'est une entrave'.»

You fight back... Comment? En demandant à James Comey de mettre fin à son enquête sur Michael Flynn? En virant Comey lui-même? You fight back... Voilà d'autres mots que l'avocat de Donald Trump aurait souhaité que son client n'utilise pas hier.