Donald Trump a proposé hier un «compromis» pour régler la question des «Dreamers» dont l'avenir est plus qu'incertain.

Le président s'est dit prêt à naturaliser 1,8 million de jeunes immigrés clandestins en échange d'une série de mesures favorisées par les partisans du nativisme au sein de  son administration. Il ne demande pas seulement le financement pour 25 milliards de dollars d'un mur frontalier avec le Mexique et le renforcement des mesures de sécurité aux frontières. Il réclame aussi la limitation du regroupement familial aux épouses et aux enfants mineurs, l'élimination de la loterie annuelle de 50 000 «cartes vertes» et l'augmentation des clandestins en général et l'accélération des expulsions de clandestins en provenance de pays autres que le Mexique et le Canada en particulier.

Un ténor de la gauche démocrate a qualifié les 25 milliards réclamés pour le mur frontalier de «rançon», alors que plusieurs tenants de la droite nationaliste ont décrié l'«amnistie» dont jouiraient ces quelque 1,8 million de clandestins qui pourraient demander la nationalité américaine dans un délai de dix à 12 ans à condition de travailler et d'avoir un casier judiciaire vierge.

Que pensent du «compromis» de la Maison-Blanche les membres du groupe bipartite de sénateurs qui tentent de trouver une solution au problème des «Dreamers»? «Nous avons commencé sans eux», a répondu sèchement le sénateur républicain d'Arizona Jeff Flake. «Si vous commencez avec toutes ces questions hautement toxiques, cela ne marchera tout simplement pas», a dit de son côté le sénateur démocrate de Floride Bill Nelson.

L'objectif du groupe bipartite est d'arriver à une entente susceptible d'emporter une large majorité au Sénat afin de forcer la main du président et de la Chambre des représentants. Bonne chance.

Quant à l'ensemble des démocrates du Congrès, ils ne semblent pas être prêts à régler la question des «Dreamers» aux dépens des parents de ces derniers et des autres groupes d'immigrés qui seraient punis par les mesures proposées par les nativistes de la Maison-Blanche.

Une précision pour finir : le nombre de «Dreamers» qui jouissent aujourd'hui du programme DACA s'élève à près de 700 000. Le nombre de 1,8 million évoqué par la Maison-Blanche correspond à tous ceux qui pourraient bénéficier du programme si celui-ci était reconduit au-delà du 5 mars.